Mercúrio em Simondon (2005 [1958])
La quatrième étape de la recherche inductive relative au corpuscule d’électricité négative présente le même caractère que les trois précédentes ; mais elle met en jeu, en quelque manière, la quantité élémentaire d’électricité à l’état individuel, non dans sa réalité corpusculaire visible, mais par l’effet discontinu qu’elle produit lorsqu’elle se joint à une très fine particule matérielle. Ici encore, nous voyons la discontinuité de l’électricité manifestée par une situation où s’effectuent des variations de charge de particules matérielles. L’électron n’est pas saisi directement en lui-même comme particule individualisée. L’expérience de Millikan consiste en effet à introduire, entre les plateaux d’un condensateur, de très fines gouttes d’un liquide non volatil (huile, mercure). Ces gouttes sont électrisées par leur passage dans le vaporisateur qui les produit. En l’absence de champ entre les armatures du condensateur, elles tombent lentement. Lorsqu’un champ existe, le mouvement se trouve accéléré ou retardé, et on peut mesurer la variation de vitesse. Or, en ionisant l’air compris entre les plateaux, on constate que la vitesse d’une goutte donnée subit de temps à autre de brusques variations. On interprète ces variations en admettant que la charge de la goutte varie quand elle rencontre un des ions du gaz. Les mesures montrent que les charges capturées sont des multiples simples d’une charge élémentaire, équivalent à 4,802.10- 10 unités électrostatiques. À cette expérience s’ajoutent celles où l’électron intervient par la discontinuité de sa charge. (Simondon 2005 [1958]:121)
SIMONDON, Gilbert. 2005 [1958]. L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information. Grenoble: Éditions Jérôme Millon.