O “fato da associação” em Durkheim (2002 [1894])
DURKHEIM, Émile. 2002. Les règles de la méthode sociologique. Chicoutimi: Les Classiques des Sciences Sociales. [1894].
Mais, en réalité, aussi loin qu’on remonte dans l’histoire, le fait de l’association est le plus obligatoire de tous ; car il est la source de toutes les autres obligations. (Durkheim 2002:62)
Mais, dira-t-on, puisque les seuls éléments dont est formée la société sont des individus, l’origine première des phénomènes sociologiques ne peut être que psychologique. En raisonnant ainsi, on peut tout aussi facilement établir que les phénomènes biologiques s’expliquent analytiquement par les phénomènes inorganiques. En effet, il est bien certain qu’il n’y a dans la cellule vivante que des molécules de matière brute. Seulement, ils y sont associés et c’est cette association qui est la cause de ces phénomènes nouveaux qui caractérisent la vie et dont il est impossible de retrouver même le germe dans aucun des éléments associés. C’est qu’un tout n’est pas identique à la somme de ses parties, il est quelque chose d’autre et dont les propriétés diffèrent de celles que présentent les parties dont il est composé. L’association n’est pas, comme on l’a cru quelquefois, un phénomène, par soi-même, infécond, qui consiste simplement à mettre en rapports extérieurs des faits acquis et des propriétés constituées. N’est-elle pas, au contraire, la source de toutes les nouveautés qui se sont successivement produites au cours de l’évolution générale des choses ? Quelles différences y a-t-il entre les organismes inférieurs et les autres, entre le vivant organisé et le simple plastide, entre celui-ci et les molécules inorganiques qui le composent, sinon des différences d’association ? Tous ces êtres, en dernière analyse, se résolvent en éléments de même nature ; mais ces éléments sont, ici, juxtaposés, là, associés ; ici, associés d’une manière, là, d’une autre. On est même en droit de se demander si cette loi ne pénètre pas jusque dans le monde minéral et si les différences qui séparent les corps inorganisés n’ont pas la même origine. […] En vertu de ce principe, la société n’est pas une simple somme d’individus, mais le système formé par leur association représente une réalité spécifique qui a ses caractères propres. Sans doute, il ne peut rien se produire de collectif si des consciences particulières ne sont pas données ; mais cette condition nécessaire n’est pas suffisante. Il faut encore que ces consciences soient associées, combinées, et combinées d’une certaine manière ; c’est de cette combinaison que résulte la vie sociale et, par suite, c’est cette combinaison qui l’explique. En s’agrégeant, en se pénétrant, en se fusionnant, les âmes individuelles donnent naissance à un être, psychique si l’on veut, mais qui constitue une individualité psychique d’un genre nouveau. C’est donc dans la nature de cette individualité, non dans celle des unités composantes, qu’il faut aller chercher les causes prochaines et déterminantes des faits qui s’y produisent. Le groupe pense, sent, agit tout autrement que ne feraient ses membres, s’ils étaient isolés. Si donc on part de ces derniers, on ne pourra rien comprendre à ce qui se passe dans le groupe. En un mot, il y a entre la psychologie et la sociologie la même solution de continuité qu’entre la biologie et les sciences physico-chimiques. Par conséquent, toutes les fois qu’un phénomène social est directement expliqué par un phénomène psychique, on peut être assuré que l’explication est fausse. (Durkheim 2002:61-2)
O FATO DA ASSOCIAÇÃO: A associação como causa primeira que se causa a si mesma. Durkheim encontra aqui o ponto de vista sociológico universal melhor trabalhado por Gabriel Tarde, constatando que tudo é sociedade pois tudo é associação e que cabe ao sociólogo justamente investigar as variações e variedades dessa síntese disjuntiva. Vale seguir os passos do argumento.
(1) Durkheim questiona a redução do social ao psicológico comparando-a à redução do biológico ao inorgânico e argumentando que, em ambos os casos, “um todo não é idêntico à soma de suas partes”.
(1.1) O primeiro passo pode ser desdobrado: assim como os fenômenos biológicos não são causados e inexistem nos elementos inorgânicos, tendo sua causa na especificidade de sua associação, os fenômenos especificamente sociais não são causados por fatores psicológicos, mas por fatores especificamente sociais, uma realidade sui generis que emerge de um processo de associação.
(1.2) Note-se que tanto os fenômenos “sociais” quanto os “biológicos” devem sua especificidade a processos de associação e, portanto, são fenômenos sociais.
(2) Durkheim concebe então “a associação” como “a fonte de todas as novidades que se produzem sucessivamente no curso da evolução geral das coisas”, argumentando que todas as diferenças entre os seres (incluindo aqui o mundo inorgânico) se devem a diferenças na maneira como “elementos de mesma natureza” se associam.
(3) A sociedade é então definida como um sistema formado pela associação de indivíduos e que tem características distintas daquelas presentes nos próprios indivíduos.
(3.1) Desdobrando: a sociedade não existe sem os indivíduos, mas ela não é definida por eles mas sim por algo que os transborda, i.e., pela especificidade de sua associação.
(3.2) Proponho que “indivíduos” (Durkheim fala ainda em “consciências/almas particulares”) aqui podem ser entendidos como os “elementos de mesma natureza” que Tarde buscou alcançar com sua transformação do conceito leibniziano de mônada.
(4) Os fatos sociais são causados pela especificidades das associações, e não por aquelas dos elementos associados.