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habitat, habituation, habitude (Sillamy 1965)

habitat, habituation, habitude (Sillamy 1965)

SILLAMY, Norbert. 1965. habitat, habituation, habitude. Dictionaire de la psychologie. Paris: Larousse, pp.138-9.

habitat, milieu où vit l’homme. – L’habitat, qui a une action certaine sur l’organisme et la psychologie de l’individu, correspond à une nécessité biologique (protection contre le froid et les dangers divers) et morale (détente). Il est, à la fois, refuge et lieu géométrique de l’affectivité, l’endroit où les relations socio-affectives jouent librement. L’équilibre nerveux dépend, en grande partie, de la qualité du logement. Si l’espace y est trop réduit, il s’ensuit une fâcheuse promiscuité et la détente devient quasi impossible; les mères envoient jouer leurs enfants dans la rue et les époux rentrent le plus tard possible à la maison. La dégradation familiale, l’alcoolisme, la délinquance juvénile, les troubles mentaux sont en étroite relation avec un mauvais habitat.

habituation, familiarisation consécutive à la répétition d’un stimulus. – Il s’agit d’un phénomène, très général et vital, d’accoutumance d’un organisme à certaines excitations sensorielles répétés, auxquelles il ne réagit plus, car elles ont perdu leur signification. Par exemple, si l’on fait tomber une goutte d’eau sur la corolle d’une anémone de mer, celle-ci se contract, mais, à la vingtième excitation, elle ne réagira plus. L’habituation correspond à un niveau élémentaire d’apprentissage.

habitude, disposition relativement stable acquise par l’expérience. – L’habitude s’acquiert par la répétition, sans cesse améliorée, d’éléments de l’ensemble que l’on souhaite obtenir. Celui qui s’initie à la pratique du judo, par ex., commence par reproduire, segment par segment, le mouvement que le professeur vient d’analyser. En s’exerçant régulièrement, il parvient à exécuter la “prise” efficace. Celle-ci n’est pas la juxtaposition des mouvements élémentaires, mais leur réorganisation harmonieuse. Cependant, la répétition n’est pas la seule condition de l’habitude. Pour que celle-ci s’établisse, il faut que l’organisme s’y prête, qu’il soit mûr pour la recevoir: un enfant ne peut apprendre à marcher ou à écrire que s’il a atteint un certain niveau de maturation. La fonction de l’habitude, née de l’effort, est économique: elle libère la conscience vigile d’un grand nombre de tâches susceptibles d’être automatisées (s’habillier, conduire un véhicule…). Elle présente pourtant un danger, celui d’appauvrir l’être humain, de le figer dans un réseau d’automatismes, de scléroser son esprit et son affectivité, de le transformer en “âme morte” (Ch. Péguy).

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