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associatif, association, associationnisme, associativité (Lalande 1956)

associatif, association, associationnisme, associativité (Lalande 1956)

LALANDE, André. 1956. Vocabulaire technique et critique de la Philosophie. Paris: P.U.F, pp.85-7.

ASSOCIATIF, D. Associativ; E. Associative; I. Associativo.
Qui concerne l’association ou que consiste en une association. Spécialement: A. PSYCHOL. Qui concerne l’association des idées. […] A. “Lien associatif”. Ce sens est rare en français.
B. LOG. On appelle propriété (ou quelquefois loi) associative d’une opération ou relation quelconque R, l’équivalence formelle et inconditionnée: (a R b) R c = a R (b R c). C’est une propriété de l’addition et de la multiplication arithmétiques, de l’addition et de la multiplication logiques, etc., qui sont appelées elles-mêmes, à cet égard, des “opérations associatives”.
Rad. int.: Asoci(ant).

ASSOCIATION, D. Association; E. Association; I. Associazione.
PSYCH. A. Propriété qu’ont les phénomènes psychiques de s’attirer les uns les autres dans le champ de la conscience sans l’intervention de la volonté ou même malgré sa résistance. […]
B. Groupe formé en vertu de cette propriété par deux ou plusieurs états psychiques.
Il est d’usage d’employer dans ces deux sens la formule Association des idées (Ideen-Association, Association of ideas), bien que le mot idée présente dans le langage philosophique un sens purement intellectuel qui paraît restreindre arbitrairement la généralité de cette loi psychologique.
Association systématique, phénomène étudié particulièrement par M. Paulhan (L’activité mentale et les éléments de l’esprit, 18) et dans lequel il voit une loi fondamentale de la vie intellectuelle (loi d’association systématique). Il consiste dans la tendance des éléments psychiques à se grouper spontanément, non pas seulement suivant la contiguïté ou la ressemblance, mais en formant des synthèses organiques, ayant un caractère de finalité interne.
SOCIOLOGIE. C. L’état de vie sociale, en tant que reconnu et voulu par les individus qui y participent. “Que des hommes épars soient asservis à un seul… c’est si l’on veut une agrégation, mais non pas une association.” J.-J. Rousseau, Contrat social, I, 5.
D. Acte de s’associer, au sens C.
Rad. int.: Asoci.

ASSOCIATIONNISME, D. Associationspsychologie; E. Associationism; I. Associazionismo.
A. PSYCHOL. En général, doctrine d’après laquelle l’association, suivant certaines lois, de certains états de conscience élémentaires, est le principe général du développement de la vie mentale.
B. En particulier: 1o En LOGIQUE, théorie empiriste d’après laquelle les principes directeurs de la connaissance ne sont pas constitutifs de l’esprit en général, mais formés au cours de l’expérience par des associations d’idées; 2o en ESTHÉTIQUE, théorie qui explique le beau par le rappel d’idées agréables associées aux sensations données (soit qu’il s’agisse d’associations individuelles, p.ex. selon Jeffrey; soit qu’il s’agisse de propriétés générales, p.ex., selon Reynolds). Voir sur cette forme d’associationnisme Baldwin, p.77.
Rad. int.: Asociacionism.

ASSOCIATIVITÉ, D. Associativität; E. Associativity; I. Associatività.
LOG. Propriété d’une opération associative, au sens B.
Rad. int.: Asociantes.

Observations de MM. les Membres et Correspondants de la Société sur “Association”.
V. EGGER – Je définirais l’association, la propriété qu’ont les phénomènes psychiques de se réunir dans la conscience, soit au même moment, soit successivement, en vertu de certains rapports (contiguïté, ressemblance, contraste) sans l’intervention de la volonté.
A.L. – Oui, mais à condition d’élargir beaucoup la liste de ces rapports: les termes indiqués ici entre parenthèses par V. Egger, et qui ont longtemps formé la liste classique des causes d’association, est empruntée à une remarque d’Aristote sur les moyens par lesquels nous allons à la chasse de nos souvenirs (De la mémoire, II; 451b18-20) et elle a été adoptée avec une légère modification par Hume (Essai sur l’entendement humain, III) oú il énumère comme seules causes d’association la ressemblance, la contiguïté et la causalité, cette dernière se ramenant pour lui, comme on sait, à la succession invariable. Cette classification a passé avec quelques variantes dans la plupart des traités de psychologie du XXe siècle. Mais les travaux modernes qui ont mis en relief la loi d’interêt dans l’association (déjà remarquée par Hamilton, et placée à permettent pas de s’en tenir à l’énumération ci-dessus rapportée. Voir en particulier Höffding, Psychologie, V, B, 8, et l’ouvrage de Paulhan cité plus haut.

Observations de MM. les Membres et Correspondants de la Société sur “Associationnisme”.
M. Marsal – Voir Gide et Rist, Histoire des doctrines économiques, livre II, ch.III: “Les socialistes associationnistes”; – et Poisson, Fourier, Extraits, p.7: “Voilà l’état d’âme qui a ramené à l’associationnisme, et, pour une large part, nous a inclinés à prendre des inspirations chez Fourier.”

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