Flúor em Simondon (2005)
Dans le domaine des instruments, l’auto-corrélation se caractérise par la diminution des artefacts, du bruit de fond local; en optique, par exemple, la multiplication des lentilles dans les objectifs ou oculaires aurait amené une diminution du contraste due à la lumière réfléchie; cet inconvénient a été limité par le traitement des surfaces au fluor; la multiplication des lentilles composant l’objectif et l’oculaire est comparable aux adaptations des termes extrêmes dans les outils; le traitement antiréfléchissant des surfaces est au contraire comparable au progrès de l’auto-corrélation. Dans un instrument complexe comme un récepteur de radio, les termes extrêmes (antenne, circuit d’entrée et étage final agissant sur le haut-parleur), qui réalisent l’adaptation au signal physique et à l’auditeur humain, sont beaucoup moins développés que les circuits de transformation, sélectivité et amplification intermédiaire, pour lesquels se posent les problèmes d’auto-corrélation (isolements, découplages, auto-régulation du niveau, stabilité de la fréquence locale) dont dépend le fonctionnement. Un des plus anciens systèmes de réception radiophonique, celui de la détectrice à réaction, illustre l’importance centrale, pour un instrument, de l’auto-corrélation; la réaction positive dosée est en effet l’essentiel de ce montage; elle commande la sélectivité et l’amplification. (Simondon 2005:92)
SIMONDON, Gilbert. 2005. L’Invention dans les techniques. Paris: Éditions du Seuil.